Deux actions phares du projet ARPEGI

02 décembre 2021

Le projet ARPEGI « analyse risque pêche » mené par le Parc naturel marin vise à évaluer les effets de la pêche professionnelle sur la conservation des espèces et des habitats d’intérêt communautaire*. Les premiers travaux du projet, basées sur des données existantes, ont permis d’écarter un certain nombre d’interactions entre la pêche et certains habitats et espèces. A partir de ces premières conclusions, deux nouvelles actions clés ont été lancées ces derniers mois pour préciser l’analyse : la réalisation d’enquêtes auprès des pêcheurs et des vérifications en mer des habitats. Ces deux actions sont indispensables pour que l’analyse soit la plus précise possible.

Pourquoi solliciter les pêcheurs ?

Le Parc naturel marin a demandé aux comités des pêches de réaliser des enquêtes auprès des pêcheurs professionnels.

L’objectif est de mieux caractériser les interactions entre certains métiers de la pêche et

  • les captures accidentelles d’espèces protégées.
    Les pêcheurs pratiquant les métiers de la palangre, du filet, du chalut et de la senne danoise sont interrogés lors de ces enquêtes. A l’issue de ces enquêtes, les métiers concernés, les conditions météo dans lesquelles les captures ont lieu, les engins et techniques de pêche employés devraient être mis en évidence. 
  • certains habitats plus sensibles à l’abrasion par les ancrages utilisés lors de la pose de casiers, de filets et de palangres.
    Les pêcheurs sont donc mobilisés pour améliorer la connaissance de ces pratiques, mieux décrire les ancrages utilisés et ainsi déterminer l’impact des ancrages sur ces habitats. 

Ces enquêtes permettent aussi d’informer et de sensibiliser largement les pêcheurs du Parc au projet ARPEGI. Près d’un quart des 400 professionnels seront enquêtés.

* Habitats et espèces listées dans les directives européennes Natura 2000

Exemple de photo prise d’un fond rocheux à ophiures (Ophiocomina nigra)
Exemple de photo prise d’un fond rocheux à ophiures (Ophiocomina nigra)

Idrabiolittoral

Vérifier la répartition des habitats

Les risques d’altérer la conservation des habitats marins dépendent de l’engin de pêche déployé mais également du type d’habitat, de sa sensibilité et de sa résistance aux différentes pressions.

Au cours de l’analyse, des doutes concernant la cartographie existante des habitats ont émergé, notamment suite aux échanges avec les professionnels de la pêche .
Des premières vérifications de terrain ont donc été lancées en septembre et octobre derniers. Elles se poursuivront au printemps prochain sur des zones sablo-vaseuses dans les pertuis charentais.

Mais comment vérifier la répartition des habitats marins ?


Cela dépend du type fonds. Pour ce projet, il y a deux possibilités : 

  • pour les fonds meubles sablo-vaseux, des prélèvements sont possibles. Pour cela, une benne prélève sur le fond des sédiments. Leur analyse en laboratoire permet ensuite de déterminer l’habitat.
  • pour les fonds rocheux il n’est pas possible de prélever de la roche depuis la surface. Une caméra est donc descendue jusque sur le fond pour observer en temps réel et prendre des photos. Une fois revenu à terre, les photos sont analysées et permettent de déterminer l’habitat par l'identification du type de fond et des espèces présentes.  
Dispositif d'acquisition des photos et vidéos

Dispositif d'acquisition des photos et vidéos

Idrabiolittoral

Dispositif d'acquisition des photos et vidéos

Idrabiolittoral

Prélèvement de sédiments meubles

Prélèvement de sédiments meubles

Idrabiolittoral

Prélèvement de sédiments meubles

Idrabiolittoral

Détermination d’un habitat rocheux circalittoral (Alcyonium digitatum, Spirobranchus triqueter), algues et bryozoaires encroûtants à partir de l’analyse de la vidéo et des photographies prises

Détermination d’un habitat rocheux circalittoral (Alcyonium digitatum, Spirobranchus triqueter), algues et bryozoaires encroûtants à partir de l’analyse de la vidéo et des photographies prises

Idrabiolittoral

Détermination d’un habitat rocheux circalittoral (Alcyonium digitatum, Spirobranchus triqueter), algues et bryozoaires encroûtants à partir de l’analyse de la vidéo et des photographies prises

Idrabiolittoral

Et ensuite ?

Pour préciser ces résultats, le Parc pilotera, en 2022, une campagne d’observations embarquées à bord de ces navires.
> Les données récoltées par les observateurs devront permettre d’estimer un taux de captures accidentelles d’espèces protégées.

Une seconde phase d'enquêtes aura également lieu en début d’année avec l’aide des pêcheurs concernés.
> Elles permettront de mieux connaître les interactions entre certains habitats et les chalutiers, les dragues et la pêche à pied professionnelle.

Pilotage et financement du projet ARPEGI

Le projet ARPEGI est porté par le Parc et il est mené en collaboration avec les comités départementaux et régionaux des pêches concernés : CDPMEM 17, CDPMEM 33, CRPMEM Nouvelle-Aquitaine, COREPEM, CRPMEM Bretagne.

Il est financé à 80 % par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) et 20 % par le Parc.

Projet soutenu par l'Union Européenne - FEAMP
Projet soutenu par l'Union Européenne - FEAMP

Union Européenne - FEAMP