Les effets des activités sur le milieu marin
Les activités maritimes sont nombreuses et génèrent des interactions avec les écosystèmes marins. Le Parc mène des actions pour mieux évaluer les effets négatifs des activités sur les milieux, les espèces et les fonctions écologiques.
Evaluer le dérangement sur les oiseaux d’eau côtiers
Pour les oiseaux, le dérangement constitue une gêne qui peut leur être fatal s’il est trop fréquent. Le Parc est un territoire test pour un nouveau protocole d’évaluation et de quantification du dérangement des oiseaux d’eau côtiers.
A partir d’échanges techniques avec les agents du Parc naturel marin, les Réserves naturelles nationales présentes dans le Parc, le laboratoire LIENSs (La Rochelle Université) et les Réserves Naturelles de France (Observatoire du Patrimoine Naturel Littoral), un nouveau protocole est testé. Il permet :
- de mesurer les effets locaux du dérangement sur différents sites du parc marin,
- de caractériser la réponse des différentes espèces face aux sources de dérangement,
- d'évaluer les impacts des dérangements.
Si les tests sont concluants, ce protocole pourra être déployé et aidera à orienter la gestion du Parc et plus précisément à assurer la préservation de la quiétude des zones d’accueil des oiseaux d’eaux côtiers.
Les oiseaux d’eau côtiers subissent-ils des dérangements ?
Evaluer les impacts du mouillage sur les herbiers de zostères
Comme d’autres activités générant une abrasion des fonds marins, les pratiques de mouillage peuvent porter atteinte aux herbiers de zostères qui constituent un habitat remarquable du Parc. Un suivi précis devrait permettre de faire des propositions pour en limiter les effets.
Le cas des mouillages situés dans la zone de balancement des marées sera particulièrement suivi car c’est aussi la zone de présence des herbiers de zostère naine. Les effets qualitatifs et quantitatifs des mouillages sur les herbiers sont évalués à partir de données issues :
- de campagnes de prise de vues aériennes (avions et drones),
- de suivi de fréquentation des zones de mouillage,
- de cartographies des herbiers de zostères.
Pour réduire la pression des mouillages des navires de plaisance sur les herbiers de zostères, le Parc lance un projet avec le financement de l’État qui se déroulera sur 3 volets : le développement de mouillages innovants, la réorganisation des zones de mouillage et la sensibilisation des plaisanciers.
Des mouillages innovants
Suivre la dynamique de restauration d’un herbier de zostères naines
Des travaux, menés pour la pose de canalisations dans une baie du Parc, ont dégradé un herbier de zostères naines. Afin de mieux comprendre la capacité de restauration de cet habitat, le Parc a suivi l’évolution et les processus de recolonisation des herbiers.
Le Parc est régulièrement sollicité pour rendre un avis ou pour apporter son expertise technique dans le cadre de projets et de travaux. A ces fins, il est essentiel pour le Parc de mieux connaître les impacts des pressions exercées par les activités humaines sur certains habitats à enjeu majeur de préservation, et de proposer :
- des mesures d’évitement, de réduction en adéquation avec les effets constatés et étudiés,
- des suivis adaptés à inscrire dans les arrêtés d’autorisation,
- d’éventuelles mesures compensatoires.
Les suivis et l'étude relatifs à la restauration des herbiers de zostères doivent permettre de répondre à ces objectifs. L'étude est disponible ici.
Comment se restaure naturellement un herbier de zostères naines ?
Mieux comprendre les effets de la turbidité sur les écosystèmes marins
L’écosystème côtier du Parc, influencé par des apports estuariens et des fonds vaseux importants, est soumis à des variations turbides importantes (matière en suspension). Dans ce contexte, la difficulté est de connaître la part et les impacts des activités telles que les dragages sur le milieu marin.
Le Parc prévoit la réalisation d’une synthèse scientifique afin de qualifier et quantifier les effets d’un apport supplémentaire de matière en suspension dans le milieu naturel (coquillages, poissons, herbiers...).
Collecter les déchets conchylicoles
L’activité conchylicole utilise des éléments en plastique au cours de l’élevage des huîtres et des moules : coupelles de captage, filets, poches ostréicoles… Ces matériels peuvent être perdus, abandonnés ou détachés par des épisodes météorologiques violents.
Pour limiter la pollution par ces matériaux, le Parc lance avec le Comité Régional de la Conchyliculture, le Conseil départemental de Charente-Maritime et le financement de l'État le projet NETCONCH de nettoyage de 13 friches ostréicoles à l’origine de l’échouage d’une grande quantité de matériels plastiques dans le Parc. Il s'agit de réaliser un enlèvement des matériaux plastiques d'origine conchylicole accumulés dans des zones de production abandonnées ou non concédées en associant les conchyliculteurs, associations environnementales et collectivités territoriales aux nettoyages.
Analyser les incidences de la pêche sur les espèces et leurs habitats
Les effets des activités de pêche professionnelle sur les habitats marins et les espèces à enjeux de préservation sont étudiés et quantifiés dans le cadre du projet ARPEGI. La connaissance de ces interactions permettra, si nécessaire, de proposer des mesures adaptées pour limiter les effets négatifs liés aux engins de pêche.