La biodiversité marine
Pour améliorer la connaissance sur la biodiversité marine, le Parc mène des actions avec ses partenaires et la communauté scientifique. De nombreuses données sur les habitats côtiers, les espèces et les fonctions écologiques des écosystèmes marins, sont acquises et analysées.
Les habitats marins
Suivre les habitats côtiers
Le Parc, à l'échelle de son territoire, abrite divers habitats essentiels au cycle de vie de nombreuses espèces. Ces espaces offrent les conditions nécessaires pour leur croissance, leur reproduction, ainsi que des zones de repos et d'alimentation.
Soutenu par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) et le ministère de la Transition écologique, le Parc et la LPO en tant que gestionnaire local de réserves naturelles, ont mené durant 3 ans des suivis écologiques d’habitats marins pour améliorer leur connaissance et évaluer leur état de santé. Dans le cadre du projet COEHCO (Connaître et Evaluer des Habitats benthiques Côtiers), 4 habitats côtiers d’intérêt communautaire (prés-salés, récifs d’hermelles, herbiers de zostères naines et vasières intertidales) ont été suivis et évalués à l’échelle du Parc. Cette acquisition de connaissances constitue un état initial essentiel pour suivre et qualifier l’évolution de leur état de santé à long terme.
Mené en étroite collaboration avec les Réserves naturelles nationales de la Belle Henriette, de la Baie de l’Aiguillon, de Lilleau des Niges, du Marais d’Yves et de Moëze-Oléron, gérées ou co-gérées par la LPO, les équipes ont déployé des protocoles communs de suivis scientifiques de ces habitats. Les données collectées qui ont pour vocation d’améliorer les connaissances concernant leur état écologique et d’alimenter les travaux nationaux sur les indicateurs décrivant leur « bon état » sont disponibles ici.
Cette évaluation écologique se poursuit jusqu'en 2027 avec le projet SEEHAB (Suivi de l’Etat Ecologique des Habitats Benthiques du Parc) pour 5 habitats à enjeux majeurs de préservation du Parc : les récifs à Sabellaria alveolata (hermelle), les herbiers à zostères naines, les habitats sédimentaires intertidaux, les champs de blocs et les habitats sédimentaires subtidaux.
Ce programme s’inscrit dans la mise en œuvre de la méthodologie de suivi des habitats nationale et inter-directives européenne (DHFF-DCE et DCSMM). Il consolidera l’animation de la communauté de travail construite à l’échelle du Parc.
L’habitat particulier qu’est le maërl est également étudié dans le cadre d’un autre projet, et les travaux les plus récents portant sur les bancs de maërl présents en rade de Saint-Martin-de-Ré (bancs les plus méridionaux et les plus orientaux de ceux décrits dans le Golfe de Gascogne) sont désormais disponibles sur le site web du plan de gestion.
De même, des investigations sont aussi menées pour mieux connaître les gisements d’huîtres plates sauvages : localisation et cartographie des bancs (analyse démographique, dynamique de la population, densité dans les bancs …), évaluation de l’état de santé des gisements néo-aquitains (pathologies) et caractérisation des habitats associés aux gisements. (Projet REFONA)
Cartographier les habitats
En parallèle du projet CoEHCo, le projet CartoHECo (Cartographie des Habitats bEnthiques COtiers) a mis à jour, à partir d’analyses d’images satellites, la localisation et l’estimation des surfaces des prés salés, des macro-algues et des herbiers de zostère naine sur l’ensemble du territoire intertidal du Parc. Ces travaux dont les résultats sont disponibles ici ont été soutenu financièrement par le Life MarHa.
Les espèces marines
Observer les oiseaux et les mammifères marins par survol aérien
Depuis 2019, à raison de 4 campagnes de survols aériens par an, les scientifiques de l’Observatoire Pelagis de La Rochelle Université observent attentivement et collectent des données sur la mégafaune marine évoluant dans le Parc.
Les oiseaux marins, les mammifères marins ainsi que les tortues marines fréquentant le Parc sont peu connus, rendant difficile l’adoption de mesures de gestion adaptées à leur préservation.
Pour pallier ce déficit de connaissances et acquérir des données sur les espèces et leur répartition, le Parc a mis en œuvre une campagne de survols aériens. Les résultats permettent de connaître la diversité, la distribution, les effectifs et l’abondance des différentes espèces ou groupes d’espèces, ainsi que les variations d’effectifs en fonction des saisons. Ces survols permettent également de collecter de nouvelles données sur les macrodéchets flottants et sur le trafic maritime.
Dans le cadre de l’implantation prévue d’un parc éolien au large l’ile d’Oléron et dont le raccordement est envisagé dans les pertuis, la connaissance fine de la distribution de la mégafaune marine et en particulier des oiseaux marins est nécessaire de façon à anticiper au mieux les impacts et prévoir les mesures de mitigation ad hoc. Les campagnes se poursuivent jusqu’en 2027.
Le Parc est un site d’importance nationale et internationale pour la macreuse noire (Melanitta nigra) avec près de 30 % des effectifs nationaux qui y sont accueillis en hiver. D’ailleurs, trois des dix premiers sites d’accueil des macreuses en France sont dans le périmètre du Parc. 4 campagnes de survol aérien digital (technique diminuant le dérangement et assurant une surface de prospection plus importante) sont effectuées entre 2024 et 2025 afin de comptabiliser les individus de manière exhaustive et spatialiser finement les secteurs de rassemblement en période de mue et d’hivernage à l’échelle du Parc.
En complément de ces survols, des suivis d'oiseaux marins (OIMAR) sont réalisés à bord de notre bateau. Ils visent notamment l'observation et l'identification des petites espèces de puffins, les espèces d’alcidés ainsi que celles de plongeons, afin d'étudier leur abondance et leur distribution.
Coordonner les actions pour préserver le Gravellot à collier interrompu
Chaque année, le Parc assure la coordination d’un groupe de travail constitué de 23 structures partenaires impliquées dans la préservation du Gravelot à collier interrompu.
Le Parc finance la LPO pour effectuer le suivi à l’échelle du Parc, et proposer des formations à destination des membres du groupe de travail pour permettre leur montée en compétence sur la connaissance de l’espèce notamment. Tous les résultats sont disponibles ici.
Suivre les espèces exploitées
Le Parc héberge de nombreuses espèces exploitées par les pêcheurs professionnels ou de loisirs. Pour mieux connaître l’état de ces populations et leur niveau d’exploitation, le Parc lance des programmes d’acquisition de connaissance sur le maigre, la seiche, les coques et les palourdes.
Le maigre
Le Parc héberge le seul site de reproduction du maigre en France. Cette espèce suscite un intérêt fort pour la pêche professionnelle et de loisirs locale. Pour mieux connaître l’état de cette population et son niveau d’exploitation, le Parc associé à l’IFREMER et aux comités des pêches compilent les données et développent des indicateurs de santé et de niveaux d’exploitation de l’espèce.
Ces travaux permettent de lancer des programmes d’acquisition de connaissances complémentaires pour mieux caractériser la population de maigre et son exploitation. Plusieurs méthodes sont mises en œuvre :
• marquage d'individus pour connaitre précisément l’aire de répartition de cette population de poissons,
• échantillonnages dans les criées pour mieux connaitre les captures,
• prélèvements génétiques à partir de méthodes innovantes permettant d’évaluer le nombre de reproducteurs.
La finalisation du diagnostic sera disponible en 2025.
Les seiches
La seiche est la seconde espèce exploitée en terme de poids et la 3ème espèce en terme de valeur économique pour les pêcheurs professionnels dans le Parc. Mais qu’en est-il du renouvellement de cette espèce dont les femelles adultes meurent après avoir pondu ?
Très dépendants de cette ressource, les pêcheurs professionnels ont souhaité multiplier l’installation de pondoirs afin d'augmenter les chances d’éclosion des œufs de seiche et de maximiser le renouvellement de l’espèce. Le Parc s’associe à la démarche en accompagnant ce travail par une étude sur l’évaluation de l’état de santé de la population de seiche exploitée.
Menée avec La Rochelle Université, le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon et les professionnels de la pêche, l'étude CEPHASTOCHE porte sur l’analyse d’individus collectés sur 3 sites de pontes et de nourriceries majeurs du golfe de Gascogne (pertuis charentais, bassin d’Arcachon et baie de Quiberon). Elle permet notamment d’obtenir des informations sur la structuration de la population de seiches, les stratégies de reproduction, les caractéristiques des reproducteurs et les performances de croissance des juvéniles. Les résultats seront disponibles en 2025.
Les coques et les palourdes
La pêche à pied professionnelle ou de loisir est une activité très pratiquée sur le littoral. Les coques et palourdes sont des espèces très prisées.
Soumis aux changements environnementaux ainsi qu’à la pression d’exploitation, les gisements de ces bivalves font l’objet de suivis biologiques et de prélèvements afin d’évaluer l’état des stocks de ces populations et leur niveau d’exploitation.
Avec le soutien de 2 partenaires (la Communauté de communes de l’île de Ré et le Comité départemental des pêches de Charente-Maritime), 5 sites font l’objet de suivis. Les résultats obtenus permettront de constater si l’exploitation de ces sites par la pêche à pied professionnelle et de loisir correspond à un usage durable de cette ressource.
Le Parc accompagne également un projet d'amélioration de la connaissance, porté par d'autres acteurs, sur la raie brunette.
Les fonctions écologiques des écosystèmes marins
Suivre les nourriceries de poissons
Les nourriceries sont des zones où les juvéniles de nombreuses espèces de poisson trouvent des conditions favorables à leur développement avant d’aller poursuivre leur croissance plus au large. Depuis 2019, le Parc naturel marin réalise avec des pêcheurs professionnels des campagnes scientifiques de suivis de ces nourriceries côtières et estuariennes.
Mieux connaître la répartition des nourriceries sur le territoire du Parc, la fréquentation des espèces, c’est à terme, mieux les préserver. Ces campagnes réalisées dans les zones de faibles profondeurs du Parc complètent celles réalisées pour les suivis inter-directives européennes (DCE et DCSMM) par l’IFREMER. L’ensemble du territoire du Parc naturel marin est désormais suivi tous les ans avec un même protocole, permettant ainsi de comparer les données et les résultats à différentes échelles.
Fort de 5 années de suivis, une mise à jour de la cartographie des zones de nourriceries a été finalisée par l'IFREMER dont les résultats seront partagés courant 2025.