Les dynamiques hydro-sédimentaires

Les sédiments qui forment les côtes et fonds marins sont très mobiles. Leurs mouvements sont responsables de grands changements morphologiques qui sont déterminants pour le fonctionnement écologique des écosystèmes et pour de nombreuses activités humaines. 

Pourquoi le trait de côte est-il très découpé ?

La présence de six estuaires et des îles charentaises est issus du creusement de vallées incisées et de leurs inondations lors des chutes et remontés du niveau marin des derniers millénaires. Le trait de côte découpé qui en résulte, entraine une alternance de zones exposées aux vagues et abritées peu profondes (estuaires et baies).

Quand la mer remonte et inonde les vallées, elle apporte un cortège de sédiments (vases, sables, graviers, galets) qui les comble partiellement. Ainsi, la diversité des fonds marins (sédiments et roches à différentes profondeur), combinée au mélange des eaux douce et salée entraine une très grande diversité des habitats littoraux, avec une riche biodiversité et de nombreuses activités humaines. 

Plage entre Le Verdon-sur-Mer et Soulac

Plage entre Le Verdon-sur-Mer et Soulac

Olivier Roux - OFB

Plage entre Le Verdon-sur-Mer et Soulac

Olivier Roux - OFB

Plage de la Coubre

Plage de la Coubre

Olivier Roux - OFB

Plage de la Coubre

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Pointe d'Arçay et embouchure du Lay (Vendée)

Pointe d'Arçay et embouchure du Lay (Vendée)

Olivier Roux - OFB

Pointe d'Arçay et embouchure du Lay (Vendée)

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Flèche sableuse de la baie de Bonne Anse

Flèche sableuse de la baie de Bonne Anse

Olivier Roux - OFB

Flèche sableuse de la baie de Bonne Anse

Olivier Roux - OFB

Comment sont répartis les sédiments ?

On distingue deux grands ensembles sédimentaires dans le Parc : les sédiments fins se liant facilement entre eux (vases) et les sédiments grossiers (sables, graviers, galets). Les vases sont localisées principalement dans les pertuis, les baies, les estuaires et localement sur la plateforme continentale (sous la limite d’action des vagues de beau temps). Les sédiments grossiers sont localisés principalement dans les barrières sédimentaires (plage, dune et plage sous-marine) et les chenaux de marée. 

D’où viennent-ils ?

Aujourd’hui les sédiments grossiers proviennent principalement de la mer sous l’action des vagues. Les vagues transportent les sédiments perpendiculairement au rivage, vers la côte en période de beau temps et vers le large lors des tempêtes. Les vagues transportent aussi les sédiments parallèlement au rivage principalement du nord vers le sud (dérive littorale). 

Les sédiments fins proviennent des fleuves et pour l’essentiel de la Garonne et de la Dordogne. Ils s’accumulent ainsi à la sortie des fleuves, dans les estuaires. Dans le cas de la Gironde, les apports sont énormes (3 Mt/an) et lors des crues, les sédiments peuvent être expulsés vers le large, sur la plateforme continentale. Ces vases peuvent être entrainées jusque dans les pertuis charentais. 
 

Comment bougent les côtes et les fonds marins ?

La mobilité des côtes et des fonds marins est extrêmement complexe. Pour simplifier, on peut dire que les barrières exposées sont majoritairement en érosion : elles reculent vers le continent. Les barrières qui ont une extrémité détachée du continent (flèches sableuses comme les pointes d’Arçay et la Coubre) s’allongent et gagnent sur la mer. Les sables du large ont tendance à migrer vers la côte. Dans les zones exposées aux vagues, ou le socle rocheux est peu profond, les roches affleurent largement. De façon générale, les zones abritées (estuaires, baies) se comblent de sédiments : la côte avance sur la mer. Le comblement par les vases est particulièrement rapide dans la zone de mélange entre eaux douce et salée en raison de l’agglomération des sédiments fins (bouchon vaseux).

  • Pour en savoir plus sur les bouchons vaseux, consultez cette vidéo et ces contenus produits par le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST). 
  • Pour approfondir le sujet : tout est sur le plan de gestion dynamique
https://youtu.be/vHz0A1uALiI

La qualité des sédiments : un paramètre essentiel

Tout comme l’eau, les sédiments sont le support d'habitats d’une grande richesse écologique. Leur bonne qualité, largement tributaire des apports de contaminants par les fleuves, est indispensable pour toutes les espèces en lien avec le fond (espèces dites "benthiques"). 

Vasière dans l'embouchure de la Gironde dont les eaux sont "naturellement" troubles

Vasière dans l'embouchure de la Gironde dont les eaux sont "naturellement" troubles

Olivier Roux - OFB

Vasière dans l'embouchure de la Gironde dont les eaux sont "naturellement" troubles

Olivier Roux - OFB

Les eaux turbides caractéristiques des secteurs côtiers du Parc

Les eaux côtières du Parc sont « naturellement » troubles. Le Parc est caractérisé par la présence d'embouchures, de 6 fleuves qui sont à l'origine des variations de turbidité importantes résultant de leurs apports sédimentaires. Mais cette turbidité est également le résultat de la remise en suspension des vases par les courants de marée, lors de coups de vent ou de la gestion amont des débits des cours d’eau, dragages, clapages, extractions de granulats, ou travaux d’implantation d’infrastructures en mer ou sur le littoral. 

Les bivalves élevés (huîtres, moules) tolèrent cette turbidité mais, comme toutes les composantes des écosystèmes, ils sont sensibles aux fluctuations trop importantes ou à des niveaux de turbidité trop élevés.
 

Le dragage des sédiments dans les estuaires : un besoin pour le maintien des activités économiques, des exigences environnementales à porter.

Environ 11 millions de m3 de sédiments sont dragués chaque année dans le Parc dont 10 millions de m3 pour l’entretien du chenal de navigation et des zones portuaires du Grand port maritime de Bordeaux.

Ces sédiments dragués sont majoritairement immergés en mer ou en estuaire (immersion, rejet ou remise en suspension) généralement dans des secteurs favorisant la dispersion des sédiments dans le milieu aquatique.

Le Parc accompagne les opérateurs du dragage pour améliorer les pratiques et limiter leur impact environnemental.