Vasières et prés salés

Les vasières, des alliées de taille !

Des fonds très plats, de faible profondeur, et un contexte estuarien favorisent la présence de larges baies envasées. Ces vastes étendues de vasières composées de sédiments plus ou moins fins, sont situées dans la zone de balancement des marées. 

Le microphytobenthos, ou algues microscopiques posées sur le fond, recouvre largement la surface de la vase. Ce biofilm est capital à plus d’un titre : il est à la base de la chaîne alimentaire et il séquestre le carbone, ce qui est bénéfique pour atténuer les effets du changement climatique. Le microphytobenthos est remis en suspension dans la colonne d’eau à chaque marée et il constitue une part importante de l’alimentation des huîtres et moules élevées dans le Parc. Les vasières accueillent également sur des zones très localisées des herbiers de zostères naines, plantes racinaires à fleurs . 

Ces vasières hébergent également des coquillages, mollusques, gastéropodes « brouteurs », crustacés, vers marins, qui sont autant de proies idéales pour les poissons et les oiseaux d’eau côtiers. Parmi les bivalves fouisseurs, les palourdes sont très prisées des pêcheurs professionnels et amateurs.
 

A la surface des vasières, les microalgues sont des producteurs primaires de premier rang

A la surface des vasières, les microalgues sont des producteurs primaires de premier rang

Cécile Barreaud - OFB

A la surface des vasières, les microalgues sont des producteurs primaires de premier rang

Cécile Barreaud - OFB

Vasière et bouchots de la baie de l'Aiguillon

Vasière et bouchots de la baie de l'Aiguillon

Cécile Barreaud - OFB

Vasière et bouchots de la baie de l'Aiguillon

Cécile Barreaud - OFB

Vasière de la baie de l'Aiguillon

Vasière de la baie de l'Aiguillon

Olivier Roux - OFB

Vasière de la baie de l'Aiguillon

Olivier Roux - OFB

Ces vasières offrent des fonctions écologiques essentielles et majeures à l’échelle du Parc telles que des zones d’abri, de repos, d’alimentation, et de nourriceries, notamment pour des espèces prisées par la pêche professionnelle telles que la sole commune, le bar et le griset.

Spécificité et responsabilité du Parc

Cet habitat est présent au niveau du Fier d’Ars sur l’île de Ré, de la baie de l’Aiguillon. Plus au sud, on le retrouve à la baie d’Yves, l’anse de Fouras et des Boucholeurs, la zone de Moëze-Oléron, puis au niveau de Bonne Anse et de l’estuaire de la Gironde.

Les vasières intertidales représentent des surfaces de plusieurs centaines de km2 dans le Parc. Près de 60% des surfaces de cet habitat à l’échelle de la façade Atlantique se situe dans le Parc : c’est pour cette raison que la Parc a une très forte responsabilité de préservation de ces habitats.
 

Prés salés de Triaize (Vendée) : spartine maritime (spartina maritima)

Prés salés de Triaize (Vendée) : spartine maritime (spartina maritima)

Aurélie Dessier - OFB

Prés salés de Triaize (Vendée) : spartine maritime (spartina maritima)

Aurélie Dessier - OFB

Prés salés en baie d'Yves

Les prés salés participent à la fixation des sédiments et constitue une protection importante contre l'érosion côtière

Amandine Eynaudi - OFB

Les prés salés participent à la fixation des sédiments et constitue une protection importante contre l'érosion côtière

Amandine Eynaudi - OFB

Prés salés : prairie à puccinellie (Puccinellia spp)

Prés salés : prairie à puccinellie (Puccinellia spp) sur la commune de Triaize (85)

Aurélie Dessier - OFB

Prés salés : prairie à puccinellie (Puccinellia spp) sur la commune de Triaize (85)

Aurélie Dessier - OFB

Obione faux-pourpier (Halimione perennis) sur la commune de Charron (17)

Obione faux-pourpier (Halimione perennis) sur la commune de Charron (17)

Aurélie Dessier - OFB

Obione faux-pourpier (Halimione perennis) sur la commune de Charron (17)

Aurélie Dessier - OFB

Les prés salés, une protection importante contre l’érosion côtière

Les prés salés, ces étendues à végétation basse, sont situés dans la partie haute des vasières, dans des zones recouvertes uniquement par les marées de plus forts coefficients.

Un petit nombre d’espèces s’adapte à ce milieu imposant des variations extrêmes. Cet habitat est toutefois très riche en raison des déplacements d'espèces animales et végétales mobiles ou charriées par les courants, en provenance des milieux marin et terrestre. 

Les prés salés abritent des fonctionnalités importantes : secteur de « production primaire »  très important en comparaison à d’autres écosystèmes connus comme particulièrement productifs (les mangroves par exemple), nourricerie pour les jeunes poissons (dont certaines sont exploitées comme le bar) et zone d’alimentation pour de nombreux canards côtiers. Il s’agit d’un habitat essentiel pour des espèces de passereaux patrimoniales comme le phragmite aquatique ou le gorge bleue à miroir qui s’alimentent spécifiquement sur ces secteurs à certaines périodes. 

Les prés salés abritent une végétation adaptée à la très haute teneur en sel telle que les salicornes, spartines, chiendent marin, obiones ainsi que des espèces rares et menacées, comme la glycérie de Foucaud Puccinellia foucaudii ou la Statice à feuilles ovales Limonium ovalifolium
 

Ils participent à la fixation des sédiments fins et constituent une protection importante contre l’érosion côtière et les phénomènes de submersion, en amortissant vagues et houles.

Spécificité et responsabilité du Parc

Sur le territoire du Parc, ces formations végétales sont principalement présentes dans l’estuaire du Lay, la baie de l’Aiguillon, le secteur du Fier d’Ars, l’estuaire de la Charente, la baie de Moëze, à Bonne Anse et sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde. 

Représentant une surface estimée à plus de 30 km², le Parc abrite près de 20% des surfaces de prés salés de la façade Atlantique, ce qui lui confère une responsabilité forte pour leur préservation.