Les cultures marines
Le Parc accueille le 1er bassin de production conchylicole européen. Cette activité doit s’adapter en permanence aux évolutions de son environnement - envasement, modification des courants liés aux mouvements sédimentaires - et être attentive aux évolutions de la qualité et des apports d’eau douce dont elle est particulièrement dépendante.
Réduire les pertes de matériel conchylicole
Pour faire face aux nombreuses pertes de matériel conchylicole, le Parc et le Comité Régional de la Conchyliculture de Charente-Maritime travaillent avec les professionnels pour mieux identifier les zones d’accumulation, les phénomènes accentuant les pertes et les contraintes pour chaque zone d’élevage.
Les pertes de matériel conchylicole sont nombreuses : coupelles de captage, poches ostréicoles, filets mytilicoles, élastiques… Ces pertes, dues essentiellement à des tempêtes, représentent pour chaque professionnel moins de 1% de leur matériel. A l’échelle du Parc et du nombre important d’entreprises, ce phénomène reste une problématique qu’il est important d’endiguer.
Pour cela, les professionnels travaillent sur la mise au point de matériels biodégradables et ils se sont engagés avec le Parc dans une initiative de réduction du matériel perdu dans le milieu.
Nettoyer des bancs ostréicoles abandonnés
Afin de réduire la quantité de déchets plastiques ostréicoles échoués sur le littoral, le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, le Département de la Charente-Maritime et le Comité régional de la conchyliculture (CRC) s’engagent autour d’un programme de nettoyage de douze bancs ostréicoles abandonnés. Au total, près de 100 hectares seront nettoyés d’ici fin 2023 afin de réduire la quantité de macro-déchets plastiques présents dans le milieu et d’améliorer la qualité des eaux.
Ce projet de NETtoyage de bancs CONCHylicoles (NETCONCH), d’un budget de 1 100 000€, est financé par le Parc naturel marin via le plan France relance à hauteur de 800 000 €, par le Département de La Charente-Maritime pour 200 000 € et par le Comité régional de la conchyliculture Charente-Maritime pour près de 100 000€.
Limiter l’envasement dans les concessions ostréicoles
Les ostréiculteurs souhaitent trouver des moyens moins polluants et plus efficaces pour limiter l’envasement de leurs concessions. Pour cela, des tests de nouvelles techniques de production sont réalisés dans le cadre d’un projet d’innovation ostréicole.
Les zones ostréicoles sont principalement situées sur les estrans meubles, dans les baies peu profondes et protégées par les îles. Les tables installées pour l’élevage des huîtres, ralentissant l’hydro-dynamisme local, et les excrétions des coquillages favorisent l’envasement. Celui-ci est handicapant pour accéder aux tables ostréicoles et peut modifier localement les peuplements de l’habitat marin.
Ce projet vise à mettre en œuvre des techniques innovantes limitant l’envasement, le dragage et les perturbations des habitats sableux qui s’envasent. Aux côtés des professionnels, du Comité Régional de la Conchyliculture de Charente-Maritime et du CREAA, le Parc contribue au projet en :
- analysant les effets environnementaux des différentes techniques de désenvasement
- évaluant l’efficacité des pratiques dans les différentes zones de production.
Accompagner les projets de restructuration conchylicole
La pérennité de l’activité conchylicole est liée à son adaptabilité. Pour cela, les professionnels doivent pouvoir déplacer leurs zones de productions fortement dépendantes des évolutions dynamiques des milieux marins côtiers. Mais ces changements ne peuvent se faire qu’en respectant les habitats et espèces à enjeu de préservation.
Des baisses de productivité observées dans certaines zones mytilicoles sont liées à des densités de bouchots importantes, à des modifications de courant ou à des déplacements de sédiments. Pour y remédier, les mytiliculteurs des zones de Boyardville et de la baie d’Yves souhaitent restructurer ces bancs d’élevage.
Ces restructurations consistent à diminuer la densité des pieux et à créer des allées plus larges pour favoriser la circulation du phytoplancton et des sédiments. Les bouchots supprimés seront repositionnés dans des zones plus profondes ou remplacés par des filières de production en eaux profondes. Le Parc accompagne les mytiliculteurs pour la réalisation des études d’impacts nécessaire à ces travaux. Ces études permettront de faire des préconisations de repositionnement les moins impactantes pour les habitats.