Le Parc, des estuaires à l'océan
Une biodiversité marine exceptionnelle
Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis préserve un vaste espace marin aux écosystèmes d’une grande richesse. De nombreuses espèces viennent y trouver refuge, se nourrir, et se reproduire dans des milieux essentiels à leur développement. Certaines de ces espèces parcourent des milliers de kilomètres pour venir passer une partie de leur existence dans le Parc.
Pourquoi ?
Le Parc se situe à la confluence de l’océan, de 3 pertuis, ces mers intérieures protégées par des îles, et de 6 estuaires. Ici, se rencontrent les eaux douces des fleuves chargées de nutriments et l’eau salée du large et des profondeurs, apportant abondance et variété de nourriture dans les écosystèmes du Parc. Cette richesse nutritive et la grande diversité des milieux expliquent sa biodiversité exceptionnelle : de riches communautés planctoniques, des coquillages, des poissons migrateurs, des mammifères marins.
Le Parc est un carrefour ornithologique d’importance internationale. En période hivernale, des milliers d'oiseaux marins et côtiers (en nombre d’espèces et d’individus) y séjournent trouvant zones de repos et alimentation adéquates.
L'estuaire de la Gironde et son panache
Les 6 estuaires du Parc et le réseau hydrographique secondaire apportent à la mer les eaux de bassins versants qui s’étendent de la Vendée aux confins de la Haute-Garonne, soit plus de 100 000 km2.
Parmi les 6 estuaires du Parc (Payré, Lay, Sèvre niortaise, Charente, Seudre et Gironde), celui de la Gironde est le plus important, tant en termes de débit que d’influence sur le milieu marin. L'estuaire et son panache drainent des volumes importants d’eaux douces, riches en sels nutritifs, en sédiments, mais aussi en polluants d’origine continentale. L’apport en nutriments permet une forte production planctonique, premier maillon des chaines alimentaires, primordial pour toutes les espèces. Ce panache que l’on visualise très bien sur certaines photos prises par satellite a été déterminant pour définir le périmètre du Parc naturel marin.
Cet estuaire présente la particularité d’être le seul estuaire de l’ouest européen à héberger l’ensemble des 11 espèces de poissons amphihalins de l’Atlantique. Parmi ces espèces, vivant entre eaux douces et salées, on trouve la dernière population naturelle d’esturgeon européen qui est en danger critique d’extinction au niveau mondial.
La mer des pertuis
Les 3 pertuis (Breton, Antioche et Maumusson) sont des zones côtières abritées des îles, peu profondes avec d’importantes surfaces d’estran. En fonction des zones et de la nature des fonds, différents habitats marins remarquables se dévoilent : des côtes sableuses, des estrans rocheux, de vastes vasières ainsi qu’une mosaïque d’habitats particuliers (récifs d’hermelles, herbiers de zostères naines…), très riches en biodiversité.
Ces milieux jouent un rôle essentiel pour la vie marine, les vasières en particulier, car ils servent de garde-manger, d'abri, de lieux de frayère et de nourricerie. La fine pellicule de phytoplancton qui se développe à leur surface est à la base de la chaîne alimentaire pour de nombreuses espèces de poissons, de mollusques, de crustacés et aussi d’oiseaux.
Une grande diversité d’activités humaines dépend de ces ressources.
La façade océanique
Au large, sous influence océanique, un très grand nombre d’oiseaux marins profitent d’une source d’alimentation riche et variée.
Sur les fonds allant jusqu’à une cinquantaine de mètres de profondeur, les étendues de sable, de vase ou de graviers regorgent de vie. Les vers marins, les crustacés et les coquillages qui y prolifèrent représentent une nourriture abondante pour les derniers esturgeons d’Europe et de nombreuses espèces de poissons se nourrissant sur le fond.
Les nutriments apportés par les fleuves côtiers provoquent d’importantes productions végétales (bloom phytoplanctonique) donnant lieu à de fortes concentrations de poissons pélagiques qui attirent les oiseaux marins, dauphins, merlus, bars… A la base de toute la chaîne alimentaire marine, le phytoplancton produit la moitié de l’oxygène que nous respirons !
Cette zone présente d’abondantes ressources halieutiques, exploitées par la pêche : céteau en printemps et été, merlu, lotte, sole, sardine, merlan, bar en hiver, anchois.
Au large des îles, les grands voyageurs des mers, mammifères marins, oiseaux océaniques, raies et requins, profitent de ce secteur poissonneux. Des milliers d’oiseaux marins viennent s’y nourrir en hiver : puffin des Baléares, fou de Bassan, océanite tempête, petit Pingouin, guillemot de Troïl…
Le large est un espace marin encore très méconnu car peu accessible, c’est l’un des défis du Parc naturel marin de le découvrir et le faire découvrir !