Quels cétacés et oiseaux marins fréquentent le Parc ?
Les campagnes de survols aériens menées en 2019 et 2020 par l’observatoire Pelagis, avec l’appui technique et financier du Parc, viennent de s’achever et elles nous livrent des données précieuses sur la fréquentation des mammifères et des oiseaux marins dans le Parc.
Quelques chiffres clés
216 heures de survols
25 000 observations sur les 2 ans de campagne
4 saisons d’observations pour connaître les variations de fréquentation
40 000 oiseaux (individus) observés
L’objectif des 2 années de collectes du programme SPEE (Suivi de la mégafaune marine au large des PErtuis charentais, de l’Estuaire de la Gironde et de Rochebonne par observation aérienne) visait à collecter de nouvelles données sur l’abondance et la distribution de la mégafaune marine au sein du périmètre du Parc naturel marin et sur les zones de protection spéciales ZPS « Pertuis charentais-Rochebonne » et « Panache de la Gironde ». Elles ciblaient en particulier l’observation des oiseaux et mammifères marins, des tortues marines, raies, requins et grands poissons visibles, mais aussi les macro déchets flottants en surface et la fréquentation nautique (pêche, plaisance, trafic maritime...).
Toutes les observations réalisées sur les 4 saisons montrent l’importance du secteur couvert (et plus particulièrement sur la période hivernale) pour de nombreuses espèces comme le dauphin commun, le marsouin, le grand dauphin, et les oiseaux marins : les alcidés tels que le pingouin Torda et le Guillemot de Troïl, les petits puffins dont le puffin des Baléares, le fou de Bassan, mais aussi les océanites, les sternes, la mouette pygmée, la mouette tridactyle, le grand labbe et les macreuses.
Le dauphin commun, le marsouin et le grand dauphin sont des espèces régulièrement présentes au cours de l’année, avec un nombre d’individus très important en hiver pour le dauphin commun et le marsouin. Sur les 40 000 oiseaux identifiés, là encore, un grand nombre fréquente le large avec des densités très importantes en hiver et automne, en particulier pour le pingouin Torda, le Guillemot de Troïl et le fou de Bassan.
Un tel échantillonnage mené à cette échelle est rare. Il a permis la collecte d’une très grande quantité de données de qualité dont l’analyse (qui se poursuit) va permettre de quantifier le nombre d’individus par espèce (ou groupe d’espèce) fréquentant le Parc et de localiser leurs habitats préférentiels dans les différents secteurs du Parc.

Benjamin Guichard - OFB
Et demain ?
Une année de survols supplémentaire sera faite en 2021 grâce à l’appui financier de la Région Nouvelle-Aquitaine. Cette année, en plus de préciser la variabilité saisonnière et annuelle, permettra de préciser les modalités nécessaires à la mise en œuvre du tableau de bord du Parc pour les cétacés et oiseaux marins à enjeu majeur de préservation.
Projet pédagogique
L’important jeu de données permet également d’alimenter des projets pédagogiques.
C’est dans ce cadre, que trois étudiantes d’Agrocampus Rennes ont analysé les données 2019 concernant les observations de requin peau bleue. Ce travail devra être approfondi par l’intégration des données 2020 désormais disponibles.
Leurs travaux sont accessibles sur l’application Bluesharks qu'elles ont créée.