De nouvelles données cartographiques sur les fonds marins
Le Parc a mené deux projets pour mieux connaître la répartition spatiale des différents habitats benthiques côtiers et les communautés animales et végétales associées. Le travail cartographique mené depuis 2 ans contribue à améliorer les connaissances sur les fonds marins. Les cartes produites sont des outils fondamentaux d’aide à la décision pour la mise en œuvre de mesures de gestion ou pour la proposition de prescriptions dans le cadre des avis rendus par le conseil de gestion.
Aurélie Dessier / OFB
Une grande diversité « d’habitats » dans le Parc
Rocheux, caillouteux, sableux ou vaseux, vallonnés ou plats, parfois bio-construits : les habitats benthiques sont d’une extraordinaire diversité.
Plus communément appelés « fonds marins », ils se définissent par les espèces qui les composent ainsi que par leurs fonctionnalités pour les espèces : nourricerie, frayère, zone d’alimentation, de reproduction ou de repos. Les habitats benthiques assurent des fonctions essentielles pour la faune et la flore marines qui s’y développent et constituent un élément majeur des écosystèmes marins.
Le Parc héberge une douzaine d’habitats benthiques dont la préservation est un enjeu dit « majeur », la responsabilité du Parc concernant ces habitats est donc particulièrement importante.
Ces douze habitats sont : 2 habitats vaseux (les vasières intertidales et les vasières subtidales), 3 habitats rocheux (les habitats rocheux à dominante alguale, à dominante faunistique, les champs de blocs) et 7 habitats biogéniques – structurés par des espèces dites « ingénieures » (les prés-salés, les récifs d’hermelles, les herbiers de zostères, les bancs de maërl, les récifs de moules sauvages, les bancs d’huîtres plates et les laisses de mer).
Herbiers de zostère naine
Aurélie Dessier / OFB
Herbiers de zostère naine
Aurélie Dessier / OFB
Prés salés - Obione
Aurélie Dessier / OFB
Prés salés - Obione
Aurélie Dessier / OFB
La cartographie des habitats : savoir où sont les écosystèmes du fond marin ?
Un habitat marin est caractérisé par le type de substrat présent (roche, sable ou vase) et par les communautés animales et végétales y vivant.
La cartographie des habitats vise à caractériser ces deux paramètres pour chaque habitat présent et à délimiter sa répartition spatiale.
Des techniques variées permettent de produire ces cartes : la photo interprétation d’images aériennes ou satellites (de plus en plus souvent supervisées par des outils d’intelligence artificielle), des observations en plongées, des photos sous-marines généralement couplées à des prélèvements bio sédimentaires, ou encore l’utilisation de sonars. En fonction des lieux, des contraintes locales et des résultats attendus la technique la plus adaptée est retenue.
Deux projets ont permis de mettre à jour le socle de connaissances cartographiques des habitats benthiques côtiers
Le projet CartoHECo soutenu par le Life Marha, (d’une durée de 2 ans), à l’échelle du territoire du Parc, a permis de mettre à jour les surfaces des herbiers de zostères naines : 2 123 ha, prés-salés : 4 000 ha et macroalgues sur estran rocheux : 5 265 ha, par analyses d’images satellites.
> Pour accéder aux données et rapports
Le projet de CARTOMAERL soutenu par le Life Marha, (d’une durée de 8 mois), à l’échelle de la rade de Saint-Martin-de-Ré, a permis l’actualisation de la surface de ces algues rouges calcaires nommées maërl, 286 ha, grâce à des campagnes de photo-interprétation (photographies acquises en plongée et grâce à l’immersion d’une go pro).
> Pour accéder aux données et rapport
Toutes ces mises à jour cartographiques sont livrées au niveau national pour alimenter la connaissance et le système d’information « Milieu marin ».
Le travail de mise à jour se poursuit
En 2023, les mises à jour d’autres habitats seront disponibles.
Elles concerneront les récifs d’hermelles en zone intertidale qui ont été explorées par l’analyse d’images aériennes acquises par un drone et modélisation. L’analyse de photos sous-marines et d’observations en plongée a également permis de vérifier la cartographie de deux zones rocheuses dans le pertuis d’Antioche et à l’ouest de l’île d’Oléron. Et enfin, un secteur sablo-vaseux dans le pertuis d’Antioche et un secteur de vasières subtidales à l’ouvert de l’estuaire de la Gironde qui ont été étudiés via l’analyse d’échantillons biosédimentaires.
