Chiffres clés 2024 du suivi des déchets échoués sur le littoral

04 novembre 2025

Depuis 2018, le Parc et ses partenaires mènent un suivi des déchets échoués sur le littoral, dans le cadre des réseaux nationaux de surveillance des macrodéchets coordonnés par le CEDRE*.
Le Parc coordonne l’opération à l’échelle de son territoire sur lequel des protocoles d’observation sont déployés permettant de suivre 3 catégories de déchets. Sur des sites peu fréquentés, sans bacs à marée ni initiative de nettoyage, sont suivis les déchets échoués sur les plages ou issus des bassins hydrographiques (fleuves). Chaque année, le CEDRE produit le bilan des résultats de ces suivis de déchets échoués sur les sites surveillés. En voici les synthèses 2024.
 

Déchets échoués
Déchets échoués

Aurélie Lassus-Debat / OFB

*Le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) est mandaté par la Direction de l’Eau et de la Biodiversité, du Ministère de la Transition écologique, en tant que pilote du programme national de surveillance des déchets sur le littoral et provenant des fleuves pour la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’OFB, le CEDRE assure la synthèse des données produites à l’échelle des Parcs naturels marins.
 

En quoi consiste le suivi des déchets ?

Concrètement, ces opérations consistent à prélever tous les déchets visibles à l’œil nu, 4 fois par an, sur des sites bien définis puis de les comptabiliser et de les identifier (composition, quantité et répartition spatiale) selon un protocole commun. Les données récoltées sont ensuite compilées au niveau national et européen.

À l’échelle du Parc, trois protocoles sont déployés, permettant de suivre 3 catégories de déchets :
 

  • Les macrodéchets échoués sur les plages (taille inférieure à 2,5 cm), sur 11 sites
  • Les mésoplastiques (entre 5mm et 2,5cm) et grands-microplastiques (entre 1 et 5mm) sur les plages, sur 6 sites
  • Les macrodéchets issus des bassins hydrographiques (fleuves), sur 5 sites
     

Le suivi des macrodéchets échoués sur les plages

Lors des 4 saisons de suivi sur les 11 sites, les macrodéchets (taille supérieure à 2,5 cm) collectés et analysés représentent un total de 29 240 déchets.
•    665 déchets sont ramassés par zone de 100 m en moyenne
•    86 % des déchets collectés sont composés de matières plastiques ; 7 % de caoutchouc ; 5% sont en verre ou céramique et les 2% restant sont composés de différents matériaux (bois usiné, vêtements/textile, papier/carton, métal).
•    41 % des déchets proviennent des activités de pêche et aquaculture (filets, matériel conchylicole).
•    22 % correspondent à des fragments en plastique supérieurs à 2,5 cm d’origine non identifiée.
•    11 % des déchets sont issus de plastiques à usages unique (coton-tige, emballage alimentaire, bouchons et capsules, …).
 

Le suivi des mésoplastiques et grands-microplastiques sur les plages

Pour les mésoplastiques (taille entre 5 mm et 2,5cm) et les grands microplastiques (taille entre 1 et 5mm), un protocole spécifique de suivi a été développé par le CEDRE sur 6 sites, lors des 4 saisons. Les valeurs médianes sont : 

•    À l’échelle du Parc, 850 mésoplastiques et 860 microplastiques ont été comptabilisés par zone de 100m de plage 
•    Les quantités maximales cette année ont été observées sur le site de « Gatseau », sur l’ile d’Oléron, avec 13 060 mésoplastiques/100m et 21 000 microplastiques/100m
•    Les quantités minimales ont été observées sur le site de « Port Notre Dame » avec 160 mésoplastiques/100m et 220 microplastiques/100m
•    68% des microplastiques et 82% des mésoplastiques sont des fragments de plastique
•    Les Granulés Plastiques Industriels (GPI) ou « larmes de sirènes » représentent 20% des microplastiques avec une abondance médiane de 320 GPI/100m à l’échelle du Parc.
•    7 940 GPI/100m ont été dénombré sur le site de « Gatseau »

Le site de « Gatseau » devient cette année le 4ème site le plus pollué aux mésoplastiques et grands microplastiques de France
Le site de la flèche sableuse de la Coubre (« Bonne Anse »), qui compte habituellement le plus grand nombre de micro et mésoplastiques (en particulier de GPI) à l’échelle de Parc, est le 2ème de France. Cette année, l’érosion de la plage et des dunes au niveau du site de prélèvement explique en partie la différence de résultat avec les années précédentes. Il a été décidé de déplacer ce site de quelques centaines de mètres pour le suivi de 2025.
 

Mésoplastiques ("larmes de sirène")
Mésoplastiques ("larmes de sirène")

Aurélie Lassus-Debat / OFB

Le suivi des macrodéchets issus des bassins hydrographiques (fleuves)

Ce suivi s’intéresse aux macrodéchets déposés sur les berges, en amont immédiat des estuaires. L’objectif est de caractériser ces déchets et de mieux comprendre quelle est la part des déchets d’origine continentale ou marine. 

Cette opération est expérimentée sur l’estuaire de la Gironde par l’association Environat’ depuis 2021 et sur la Charente par la Société TEO depuis 2022. En avril 2024, à ces 2 sites viennent s’ajouter 3 autres sites (pour 2 saisons/4) en amont de l’estuaire de la Gironde, sur la Garonne et la Dordogne portant le réseau de suivi à 5 sites. Ces trois nouveaux sites sont suivis par l’association Wings of the Ocean et le CPIE Médoc.

Bilan du suivi 2024 sur 4 saisons et 5 sites :
•    Un total de 11 056 déchets collectés et analysés 
•    155 déchets ramassés par zone de 100 m en moyenne sur le site de « La Soubise » (fleuve Charente).
•    327 déchets ramassés par zone de 100 m en moyenne sur le site de « Port Conac » (estuaire de la Gironde)
•    800 déchets ramassés par zone de 100 m en moyenne sur le site de « Plagne » (fleuve de la Dordogne)
•    2 576 déchets ramassés par zone de 100 m en moyenne sur le site de « l’Ermitage » (fleuve de la Garonne)
•    1 189 déchets ramassés par zone de 100 m en moyenne sur le site de « Terminal de Blanquefort » (fleuve de la Garonne)
•    89% des déchets collectés sont composés de matières plastiques.
•    Les types de déchets les plus fréquemment retrouvés sont : les fragments non-identifiés de polystyrène moussé, de plastiques durs ou souples (entre 2,5 et 50 cm), les bouteilles de boisson en verre ou en plastique, les emballages alimentaires (confiserie, paquet de chips, …) et les contenants ou emballages pharmaceutiques.
 

Les partenaires

Groupe associatif Estuaire / T.E.O / LPO / OBIO'S / ENVIRONAT / Réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron / Communauté de communes Ile de Ré / CPIE Médoc / Wings of the Ocean